Et soudain, l'Ohio cessa d'être le centre du monde
'Game over'. Peu après 23 h 30, le grand écran qui affiche les résultats de la présidentielle dans l'immense salle de presse, au siège de l'Etat de l'Ohio, s'est brusquement éteint. Un incident technique qui semblait traduire l'amertume de ce bastion tenu par un gouverneur républicain. Le secrétaire d'Etat chargé de l'organisation des élections, Jon Husted, avait brièvement pris la parole, l'instant fugace où les candidats s'étaient trouvés égalité. Tout se passait bien. Seule une file d'attente avait persisté tard dans la nuit sur le campus de l'université de Columbus.
Mais les résultats, plus tardifs, des grandes villes industrielles de l'Etat comme Cleveland, Toledo ou Cincinnati allaient bientôt faire pencher définitivement la balance du côté de Barack Obama, avec 100 000 voix d'avance sur Mitt Romney, soit la moitié de son écart sur John McCain en 2008. Une marge suffisante pour écarter la menace des contentieux électoraux.
SAUVETAGE DE L'AUTOMOBILE
Alors que les résultats continuaient lentement de tomber Columbus, la Floride, elle, basculait dans le camp Obama, ôtant l'Ohio le caractère décisif que lui attribuaient les analystes. Des lumières s'éteignaient dans la salle de presse, qui commençait se vider. Elle n'était plus le centre du monde. Barack Obama allait être élu mais sans avoir eu le besoin crucial des 18 délégués de l'Ohio.
Pour le président sortant, la victoire dans l'Ohio n'est pas seulement arithmétique. Certes, avec plus de 50,1 % des suffrages contre 48,2 % Mitt Romney, il réalise une belle performance dans un Etat qui avait voté deux reprises pour George Bush. Il s'offre même le luxe de mener dans le comté d'Hamilton (52 % des voix), dont la ville principale est Cincinnati, que Romney entendait 'reprendre'.
Mais pour le président, il s'agit d'abord d'un succès politique. Dans cet Etat industriel du Midwest très (...)